Bobo-Dioulasso

Nous avons pris la Compagnie de transport "Air Rondo" de Boromo jusqu'à Bobo Dioulasso plus à l'ouest. Nous étions contents d'avoir trouver un car en un rien de temps un samedi après-midi d'affluence. Peut-être aurions nous dû nous méfier car il était pratiquement vide. En effet, au bout d'une heure de route, le véhicule s'est arrêté pour nous annoncer une fuite d'huile. Aïe! Le chauffeur à ouvert le moteur situé sous nos pieds; re aïe! Il a ramassé du sable qu'il a déposé sur le trou avec de la glue. Il a fait une tambouille pour colmater et il a réitéré la manipulation trois  fois. Puis, il a entortillé le tout avec un morceau de chambre à air et l'affaire était réglée. A nos têtes, le chauffeur nous a rassurés en nous disant que ça tiendrait même pour revenir à Ouaga. Ah! l'optimisme africain! Mais bon, nous sommes arrivés en vie.
On s'est d'abord posé à la "villa Bobo" très cosy pour y passé notre première nuit. L'endroit nous plaisait pas mal mais comme nous ne nous sommes pas entendus sur les prix, nous avons bifurqué à la "villa rose" beaucoup plus rustique mais très très sympatique. Satine à trouver des copines avec lesquelles on est allé à la piscine du quartier. Elle a m^me pris quelques cours avec le maitre-nageur Daniel. Super!  

la gare en chemin

Nous avons passé une semaine à "Bobo" comme on dit. C'est la seconde ville la plus importante du Burkina surtout d'un point de vue culturel. Pourtant, celle-ci semble beaucoup moins grande qu'à Ouaga. Des arbres longent les rues, ce qui est assez agréable quand on s'y promène en vélo malgré la forte densité de voitures et surtout de scooters.
On a visité la vieille ville qui s'assimile à une cité dans la ville avec ses quartiers (les nobles cultivateurs, les forgerons, les griots) et surtout ses lois: on ne se mélange pas et les histoires se règlent en famille, à coups de fouets s'il le faut (si! si!). Je me suis sentie dans une ville moyenâgeuse à l'africaine, pas très avenante par rapport aux autres villages qu'on avait visités. Il y a même eu une tentative de l'Etat (c'est pas peu dire!) pour un assainissement de la vieille ville mais les sages (si on peut les nommer comme ça!) ont refusé car les pierres sacrées ne se touchent pas (c'est beaucoup mieux de rester à l'âge de pierre et de trimer pour aller chercher de l'eau à la source; ça entretient!). Jusqu'aux énormes silures (sortes de gros poissons chats) baignants dans un fond de rivière douteux en compagnie des cochons et des déchets qu'il ne faut pas pêcher ( de toutes façons, qui s'y risquerait?).

préparation du Dolo

lieu de sacrifice (pauvres poulets!)

vue des toits

lieu de sacrifices: il y en a un peu partout. La demade est forte

on ne touche pas une pierre sacrée!

intérieure d'une maison. Le flash y est pour beaucoup. Il faut imaginer le lieu bien plus sombre.

enfants du quartier

rue principale accessible à tous

quartier des griots

chenilles du karité "chitoumou" bouillies. Je vous dirai quand j'y aurais goûter!

rivière aux silures

Puis, on a visité dans la foulée la mosquée attenante à la vieille ville avec un guide plein d'humour concernant les bienfaits de la colonisation comme l'électricité dans les bâtiments.

mosquée

Le sacré et le fétichisme sont profondément encrés au Burkina et probablement en Afrique de manière générale. Le féticheur ne sera jamais en manque de boulot et ni de repas (à moins qu'il meurt d'une indigestion de poulets!). La religion est également omniprésente et rythme le quotidien des gens: musulmane, catholique et animiste. Toutes se côtoient et se tolèrent très bien. Il est même fréquent de changer de religion au grés des convenances. Satine nous a demandé en voyant un musulmans faire ses prières pourquoi il avait des allergies. Que lui répondre?

Nous avons fait de belles rencontres à Bobo: Benoît, de la boutique Nènèkéflè "viens voir et goûter" qui vend des produits bio locaux (une 1ère au Burkina), en particulier des laitages de zébu (inutile de vous dire qu'on y a traîné pas mal); Emmanuelle, Nicolas et Lélia la grande copine de Satine,  Kéké et Claudia dans leur vieux 4X4 en panne, le  tailleur Sédou à qui on a fait faire des chemises, le taxi driver et conteur Ismaël qui nous a emmenés au village de Koro

habitants de Koro

Le guide hollandais Marlon qui nous a récupérés en rade à 16km du centre de Bobo (j'avais un pneu crevé). Nous étions allés à la "guiguetta", un lieu de baignade réputé sympa. Sauf qu'en cette saison des pluies, l'endroit n'était pas pratiquable (les loosers!). Du coup, on s'est quand même baigner au pont de la rivière avec un groupe de joyeux gamins.

Marlon, adorable, nous a ramenés plus tard sur le site pour profiter de la forêt de Kou protégée (la 1ère qu'on cotoyait au Burkine; un bonheur d'être au vert et au calme le temps d'une balade). Puis, il nous a emmenés au village de koumi, le plus beau qu'on ai vu.

forêt de Kou

village de koumi

On serait bien restés à Bobo plus longtemps car on commençait à prendre nos habitudes mais on y reviendra au retour pour rentrer à Ouaga.
En attendant, on a bifurqué plus à l'ouest encore à Banfora où des sites natures nous attirent.